Dans la publicité – OPUS 5 – la pub qui parle de la pub pour faire de la pub

Logiquement, après avoir lu ce titre, vous êtes proches de la rupture d’anévrisme.

Et c’est bien dommage car nous allons parler de ces quelques publicités où les agences décident de se mettre en scène pour faire la promotion d’un produit.

Souvent faits avec humour et jouant sur les fantasmes qui peuvent entourer le secteur de la publicité (merci au livre et au film 99 francs), ces spots prêtent à sourire pour ceux dont c’est le métier. Autant parce qu’ils savent que ce n’est pas tout à fait vrai que parce qu’ils savent que ce n’est pas tout à fait faux.

Focus sur 3 exemples où l’on montre l’envers du décor au spectateur.

1 – Neuf Box

Avant que Neuf se fasse racheter par SFR, nous avons eu droit à un florilège d’excellentes pubs réalisées par l’Agence V.

La plus connue est probablement celle pour l’option « Musique Illimitée », où le client et l’agence échangent exclusivement en utilisant des noms de groupes.

Un gros concept qui donnera un gros carton.

Le principe a ensuite été décliné sur de nombreux spots, comme celui-ci nous présentant une blonde à cheval dont le seul intérêt est d’être une blonde à cheval (et il en faut).

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Dans la publicité – OPUS 4 – Les trucs qu’on aime

Lors de mon dernier retour de vacances, je vous avais parlé d’un bouquin excellent intitulé Stuff White People Like. Il s’agit d’une compilation plutôt satyrique de ce que les blancs aiment bien manger / faire / dire, et j’en profite pour vous le reconseiller.

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Or, quelqu’un a eu l’idée de l’appliquer au marketing et à la publicité sous le nom de Things Marketing People Like (TMP…. ce qui est pertinent car même si les professionnels de ce secteur chérissent l’originalité, on s’aperçoit qu’ils finissent tous par se ressembler.

J’ai donc extrait et commenté 5 exemples et vous pourrez retrouver le site original à la fin de l’article.

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Dans la publicité, version 2009 – OPUS 3 – La Publicité de la Publicité

Le secteur publicitaire ne fait pas exception à l’expression « les cordonniers sont les plus mal chaussés ». C’est le métier d’une Agence de faire la publicité de ses clients, d’imaginer des créations pertinentes et de mettre en place des plan d’actions… mais quand il s’agit de bosser pour soi-même, c’est une autre histoire.

La difficulté et les risques sont multiples. Voici 3 exemples :
– Ne pas prendre assez de temps pour se pencher sur le sujet car les clients sont prioritaires, et donc faire une création bâclée,
– Vouloir absolument montrer la puissance créative de l’Agence, et finir par faire un truc super créatif et complètement barré que personne ne comprendra,
– Faire croire qu’on est les Rois du Monde alors que c’est faux.

Pour illustrer, j’ai fait une mini-sélection subjective et commentée de tentatives plus ou moins réussies.

Agence Brune
En 2006, le Web n’avait pas encore vu passer beaucoup de films viraux, les rares qui apparaissaient étaient donc encensés. Ça a été le cas pour la série de mini-films de Brune, qui étaient légers et faisaient sourire. Bon, en regardant le site de l’Agence, on sent que eux aussi ça les a marqués.

Australie
Voici un bon exemple du cas de figure « On va faire un truc super créatif pour impressionner » et qui tombe totalement à côté.

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Dans la publicité, version 2009 – OPUS 2 – publicité fantôme

Je vais vous parler aujourd’hui d’une pratique assez peu connue du grand public mais utilisée parfois par les agences, à savoir la « Publicité Fantôme » (également appelée »Ghost Advertising » ou encore « Scam Ad »).

Kezako ?
On qualifie de « Fantôme » une publicité développée par une agence dans le seul but de montrer sa créativité et de faire des relations presse (à ne pas confondre avec les « versions agences » qui sont de vraies publicités achetées par un client, mais retravaillées par l’agence afin de les rendre plus « créatives » et ainsi renforcer les chances de réussite dans les Concours Publicitaires (exemples de modifications : moins de produit, plus d’offre commerciale…)).

Cette « Publicité Fantôme » a plusieurs caractéristiques :
– Elle est souvent très créative,
– Elle ne répond à aucun vrai brief / contrainte client,
– Le logo de la marque associée est la plupart du temps réduit à sa plus simple expression, les chartes graphiques sont oubliées pour ne pas nuire à l’impact supposé du visuel,
– Vous ne la verrez jamais dans votre journal, vous ne l’entendrez jamais dans votre radio… Elle est destinée à être diffusée une fois pour valider son existence, puis à être présentée dans des Festivals Publicitaires où elle sera jugée et recevra peut-être un prix…

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Dans la publicité, version 2009 – OPUS 1

Je suis souvent frappé du nombre de personnes qui se font un fantasme autour du métier de Publicitaire (ce mot désigne ici les Publicitaires « à l’ancienne », bossant sur des clients nationaux ou internationaux, dans des Agences ayant principalement fondé leur renommée en diffusant leurs idées sur les médias traditionnels : TV, Affichage, Radio). On peut facilement imaginer quelles en sont les origines (place importante de la pub dans la vie de tous les jours & dans l’imaginaire collectif, le phénomène 99 Francs), mais j’aimerais approfondir un peu et aborder la situation actuelle.

Je crois que les Publicitaires d’aujourd’hui font en sorte de cultiver ce fantasme, et ce pour une raison simple : ils savent à quel point leur métier change et devient compliqué et ils ont donc eux-mêmes encore envie de rêver… En effet, leur passion doit affronter des réalités budgétaires de plus en plus sombres (moins d’argent = moins de fun qu’avant), leur créativité s’entrechoque avec des briefs clients de plus en plus contraints et avec une législation de plus en plus ridicule (ex : sous prétexte de « Respect de la personne Humaine », elle surprotège certaines communautés, ce qui a pour conséquences de les faire disparaître des écrans publicitaires, les intégrer demandant trop d’énergie pour un impact mitigé).

Et surtout, la concurrence et les espaces d’expressions ont changé. Les grandes Agences, habituées pendant des dizaines d’années à régner sans partage sur le budget marketing de leurs clients, se retrouvent face à un nombre croissant de challengers, avec en tête toutes les Agences spécialisées Web. Celles-ci profitent d’un boulevard longtemps laissé vierge par les grands groupes publicitaires, et ce pour des causes structurelles (trop grands pour bouger rapidement) et culturelles (des managers et des collaborateurs qui se sont laissés surprendre, persuadés qu’ils étaient que les grands médias resteraient les références).

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